Several pictures of the concert version of Bernard Herrmann's Wuthering Heights which took place Wednesday in Montpellier have been published on the website of the Festival de Montpellier.
On the right: Marianne Crebassa, Boaz Daniel © Luc Jennepin.
And some French news outlets publish reviews or synopses of the concert:
Libération:
On connaît moins les poèmes symphoniques, cantates, quatuors ou quintettes du compositeur juif d’origine russe, né à New York en 1911, ni son unique opéra inspiré par le roman d’Emily Brontë qui fit pourtant l’objet d’un enregistrement de son vivant.
D’une durée de deux heures et demie, les Hauts de Hurlevent participe, contexte de l’œuvre oblige, de la veine la plus romantique d’Herrmann et évoque les opéras de Tchaïkovski et la musique de Frederick Delius plutôt que le modernisme atonal et dissonant de la BO de Psychose. Pour cette première française, retransmise en direct sur France Musique, c’est Alain Altinoglu qui dirigera l’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon, ainsi qu’une distribution prometteuse comprenant la soprano Laura Aikin, le baryton Vincent Le Texier et la mezzo-soprano Hannah Schaer. (Eric Dahan) (Bing translation)
Midi Libre:
Alain Altinoglu dirige en version concert l’unique opéra de Bernard Herrmann, musicien de cinéma. Dans la série « vous allez entendre quelque chose de rare mais par des gens que vous aimez bien », René Koering a donc déniché l’œuvre maîtresse de Bernard Herrmann, connu comme sorte de Saint-patron de la musique de films. Un homme né à la gloire en même temps qu’Orson Welles en signant le score de Citizen Kane et qui mourut après avoir livré la partition de Taxi driver de Martin Scorsese. Au-dessus, on ne voit pas. (...)
Directement inspiré par l’œuvre romanesque d’Emily Brontë (le livret est signé de sa première femme Lucille Fletcher), il a le chic pour mettre l’auditeur dans l’ambiance : « On sent tout de suite qu’on est dans la campagne anglaise au XIXème siècle, avec tout ce que cela comporte d’ennuyeux et de… glauque. Il le fait vraiment très bien. On pourrait d’ailleurs lui reprocher d’être un peu trop pro, de savoir un peu trop comment amener l’émotion, nous tirer des larmes. Mais après tout, je dirais la même chose de Puccini ! ».
Si l’on en croit Alain Altinoglu, il y a du plaisir pour lui et l’orchestre, voire de la gourmandise à aborder cette œuvre « un peu sucrée, aux harmonies sentimentales ». Mais des difficultés aussi, d’ordre technique. « Herrmann ne se posait pas les questions pour la salle d’opéra. Est-ce que l’orchestre n’est pas trop fort pour les voix par exemple. Lui, en musicien de films, il réglait ça en studio au mixage… et puis sur le plan dramaturgique, il faut se méfier des mêmes motifs qui reviennent un peu trop systématiquement… ».
Une relecture exigeante d’un sombre drame qui retrouve la lumière. (J.-F.B) (Bing translation)
Le Monde gives futher details:
Les musiques pour les films d'Alfred Hitchcock (à partir de 1955) témoignent d'un art économe d'une redoutable efficacité, tandis que les partitions plus anciennes font entendre une inspiration lyrique très "Mittel Europa". Dans Citizen Kane (1941), d'Orson Welles, première expérience d'Herrmann au cinéma, le pastiche de grand air d'opéra, en français, est un exercice de style à la Korngold, au lyrisme effréné.
Mais Bernard Herrmann était "Bernie" de Brooklyn et non un juif exilé. Il en gardera sûrement un complexe d'infériorité, d'autant que son catalogue d'oeuvres classiques ne trouvera jamais vraiment le succès. Son caractère exécrable n'arrangera rien : lorsqu'il s'est agi de représenter son opéra Wuthering Heights, écrit entre 1943 et 1951, d'après le roman d'Emily Brontë, le compositeur s'est refusé obstinément à ce que la moindre coupe soit opérée dans ses quelque trois heures de musique. La partition ne sera montée sur scène que de manière posthume, en 1982, à Portland, aux Etats-Unis. Herrmann sera tout de même parvenu à en financer lui-même une exécution de concert, en Angleterre, suivie d'un enregistrement, en 1966. Les rarissimes exemplaires disponibles (3 CD Unicorn Kanchana) s'arrachent à prix d'or sur les sites de vente en ligne.
Sans rapport avec la musique du film de William Wyler de 1939 (signée Alfred Newman), l'opéra favorise les grandes scènes lyriques dans ses deux premiers actes tandis que le troisième apporte un peu de dramatisme à une musique généralement élégiaque, souvent sentimentale, mais d'une extraordinaire qualité le plus souvent, très proche de l'école pastorale anglaise (Delius, Bax, Vaughan Williams), que Herrmann, très cultivé en matière de musique du XXe siècle, connaissait bien.
Wuthering Heights est hélas privé du rebond et du relief dramatiques qui caractérisent les opéras de Korngold. Sans l'aide d'une mise en scène, ces trois heures de musique ont de toute évidence semblé longues au public, assez peu fourni, du Corum de Montpellier, qui, après l'entracte, avait en grande partie déserté ses rangs. Mais c'est l'honneur du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, et de son entreprenant directeur, René Koering, qui n'en est pas à sa première révélation, que de donner à entendre ces raretés.
Interprétée par une excellente distribution et dirigée par l'épatant Alain Altinoglu, cette soirée, diffusée en direct dans l'Europe entière, aura de surcroît révélé une jeune chanteuse française, Marianne Crebassa, qui se paie le luxe de jouer la partie de piano solo du début de l'acte III et de chanter un air en s'accompagnant elle-même. Cette belle jeune femme, musicalement impeccable, possède l'une des voix de mezzo les plus impressionnantes (belle, longue, puissante) qu'on ait entendues. La jeune Montpelliéraine devrait beaucoup faire parler d'elle. (Renaud Machart) (Bing translation)
Categories: Music, Opera, Wuthering Heights
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