Avis de Nadia
Il est très délicat de s’attaquer à moderniser un monument de la littérature anglaise tel que le roman Jane Eyre. Il n’est pas rare de voir des modernisations parfaitement réussies, mais tel n’est pas le cas ici. Dans cette adaptation, nous retrouvons le personnage de Jane, une jeune fille sans famille car ses parents sont décédés. Obligée d’aller vivre chez sa tante (qui boit un peu trop), elle subit ses cousins qui ne cessent de lui faire sentir qu’elle n’est pas la bienvenue chez eux.
Jane a cependant une passion, le dessin. Elle s’exerce dans cet art depuis son plus jeune âge et elle décide d’aller poursuivre son rêve à New York. Très vite, elle trouve un travail, jeune fille au pair auprès d’une jeune enfant dont le père, un homme d’affaires, est peu présent, Mr Rochester.
Vous l’aurez compris, dans cette adaptation seule l’époque change. Les personnages conservent leurs statuts sociaux, Jane est une jeune femme forte qui manque d’assurance, et Mr Rochester est un homme puissant mais mystérieux. il est entouré de tout un tas de personnes à son service, mais aucun d’entre eux ne souhaite aider Jane dans sa quête de vérité. Ils sont parfois très froids avec elle, chose qui change nettement du roman initial, si l’on pense au personnage de madame Fairfax.
La trame initiale suit son cours, et le lecteur peine grandement à s’attacher à Jane, à Mr Rochester ou même au personnage d’Adèle.
Les dessins sont réussis si l’on aime le style épuré, mais parfois trop grossiers pour être bien perçus par le lecteur. Cette bande dessinée n’est pas un réel échec, car il est toujours intéressant de voir des chefs d’œuvre de la littérature être repris pour être mis au goût du jour. Ici, si l’intrigue n’est pas une surprise, le lecteur ne peut pas se reposer sur des personnages attachants ou des dessins agréables.
Avis de Claire
Jane Eyre est le premier succès de Charlotte Brontë, publié en 1847. Largement inspiré par sa propre expérience, elle met en scène une héroïne orpheline, pauvre, courageuse mais plutôt malchanceuse jusqu’à sa rencontre avec un homme entouré de mystère qui va bouleverser sa vie.
Dans cette adaptation moderne, Jane est toujours orpheline, ballottée de famille d’accueil en marin-pêcheur pour mettre de l’argent de côté, et surtout très douée en dessin. Avec ses économies, elle s’offre un aller sans retour pour l’attractive New York.
Lorsqu’elle répond à une énigmatique petite annonce, elle est bien loin d’imaginer que sa vie et son coeur vont se retrouver complètement chamboulés. Son nouveau job l’amène à s’occuper de la petite Adèle, négligée par son père, un homme très riche, et surtout très secret.
La version d’Aline Brosh MacKenna est vraiment libre, ne reprenant finalement l’intrigue originelle que dans ses grandes lignes. C’est moderne aussi, car Jane vit en son temps, et quand elle commence une histoire d’amour avec son patron, elle n’est pas farouche. Puristes, attention !
Ramon Pérez et Irma Kniivila ont une approche intéressante, calquée sur l’avancée de l’intrigue. Ainsi, après une triste enfance en noir et blanc, la couleur s’impose-t-elle petit à petit, au gré des étapes qui jalonnent la vie de Jane, avec un maximum de couleurs quand tout semble lui réussir.
Une adaptation très réussie, qui revisite avec beaucoup d’originalité une oeuvre intemporelle.
(Translation)
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